Crédit immobilier européen en 2025 : la confiance revient, mais la prudence reste de mise

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Crédit immobilier européen en 2025 : la confiance revient, mais la prudence reste de mise
À l’aube de 2025, le paysage européen des prêts immobiliers montre des signes de regain de confiance. Selon la dernière enquête européenne sur les intentions des prêteurs 2025* de CBRE, les prêteurs du continent, y compris en Belgique, sont prudemment optimistes pour l'année à venir. Après une période de recalibrage des marchés, les conditions de financement commencent à se stabiliser et l’appétit pour le crédit revient progressivement.
Un marché en reprise
L’enquête montre que la plupart des prêteurs pensent que le pire de la correction du marché est derrière nous. Alors que l’année 2023 et le début de 2024 ont été marqués par une hausse des taux d’intérêt, une incertitude quant aux valorisations et une activité de transaction limitée, 2025 sera une année de réengagement prudent. De nombreux prêteurs s’attendent désormais à ce que le nombre de transactions augmente, en raison d’une plus grande clarté sur les prix et d’un écart de prix plus faible entre les attentes des acheteurs et des vendeurs.
L’appétit pour le crédit est sectoriel
Bien que le sentiment général s’améliore, les prêteurs n’abordent pas tous les secteurs de la même manière. L’enquête montre une nette préférence pour les secteurs dont les fondamentaux sont solides et dont les flux de revenus sont résilients. Le résidentiel (en particulier les logements multifamiliaux et abordables), la logistique et les bureaux de premier ordre font partie des classes d’actifs les plus favorisées. En revanche, les propriétés commerciales et les actifs de bureaux secondaires continuent de faire l’objet d’un examen minutieux, les prêteurs appliquant des normes de souscription plus conservatrices.
La Belgique dans le contexte européen
En Belgique, ces tendances se manifestent de la même manière. Les prêteurs restent sélectifs, préférant les actifs à Bruxelles et sur d’autres marchés urbains clés avec une forte demande de locataires et des références ESG. L’accent mis sur la durabilité est particulièrement remarquable, car la plupart des prêteurs exigent des mesures de performance environnementale claires dans le cadre de leurs critères de prêt. Cela est conforme aux pressions réglementaires européennes plus larges et aux attentes des investisseurs.
Conditions de prêt et appétit pour le risque
Les ratios prêt/valeur (LTV) restent prudents et se situent généralement entre 50 % et 60 % pour la plupart des classes d’actifs. Les marges se sont stabilisées, mais restent élevées par rapport aux niveaux d’avant 2020, reflétant la prime de risque persistante sur le marché. Cependant, l’enquête montre que certains prêteurs sont prêts à privilégier des investisseurs de haute qualité ou des actifs avec un profil ESG fort.
Perspectives pour le second semestre 2025
Pour l’avenir, la plupart des répondants s’attendent à ce que les prêts reprennent au cours du second semestre de l’année. Cet optimisme est étayé par les attentes de nouvelles baisses de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne et d’un marché de l’investissement plus actif. Avec le retour de la liquidité, la concurrence entre les prêteurs devrait s’intensifier, en particulier pour les actifs de base dans les grandes villes.
Conclusion : Un marché plus discipliné
L’environnement du crédit en 2025 sera défini par la discipline et la sélectivité. Avec le retour de la confiance, les prêteurs mettent à profit les leçons apprises ces dernières années pour s’assurer de stratégies de financement plus rigoureuses et durables. Pour les emprunteurs en Belgique et dans toute l’Europe, cela signifie que les opportunités augmentent, mais uniquement pour ceux qui peuvent répondre aux normes plus élevées du marché du financement.